Un enchevêtrement de matières organiques, comme un nid abandonné, repose dans une atmosphère diffuse où le temps semble suspendu. Les couleurs terreuses, mêlées de filaments et d’ombres, rappellent la fragilité des traces laissées par la vie. L’espace blanc qui envahit la toile ouvre sur l’infini, laissant place au souffle du silence et à la mémoire des choses disparues.
"J’ai commencé par préparer le fond avec une large couche d’aquarelle très diluée, dans des tons ocre et crème. L’idée était de créer une atmosphère douce, presque éteinte, où la lumière se diffuse sans contours nets. Cette base humide m’a permis de laisser apparaître des dégradés naturels, des zones de transparence et de réserve.
Ensuite, j’ai construit la matière centrale en superposant des lavis plus sombres — bruns, verts ternes, noirs profonds — en travaillant en couches successives, tantôt en humide sur humide pour des fusions, tantôt en sec pour marquer des arêtes et des filaments. J’ai utilisé la gouache pour donner plus de densité et d’opacité à certains passages, afin de contraster avec la légèreté de l’aquarelle.
Les éléments qui rappellent des branches, des cordages ou des restes organiques sont venus par frottements, grattages et rehauts au pinceau fin. J’ai volontairement laissé des accidents — coulures, auréoles, taches — pour garder une part d’imprévu, essentielle dans ce type de travail.
Enfin, j’ai réservé un large espace clair autour de la forme, afin que le sujet semble presque englouti dans le silence du vide. Ce contraste entre l’amas complexe et l’espace nu est ce qui donne à l’œuvre son souffle et son titre."


